Amour esclave

Je t’adore à tout moment de ma vie, 
Sans y penser, comme je respire. 
Est ce par usage ou par pure folie ?
A toute heure, partout, je te désire.

 

De cette idylle, je n’en voie pas la fin.
Rêve éternel. Haut vol en apesanteur.
Auprès de toi, je m’enivre de tes seins. 
De ton corps, de ton âme, de ton cœur. 

 

Loin de mes amis et de mes enfants,
J’ai perdu mon travail, ma maison,
Amoureux et misérable jusqu’au sang.
Je te suis en enfer à en perdre la raison.

 

Enchaîné à tes yeux, esclave de ta voix
je me traîne à tes pieds comme drogué
Ou pareil à un fantoche sans foi ni loi.
Veule, je titube obsédé tel un envoûté.

 

Délivres moi de cette fatale emprise.
Mains jointes, à genoux, je te supplie
De fuir loin, hors de ma vue, exquise
Créature, épure maîtresse de mes nuits.

 

Je cherche l’issue de secours de cet abîme.
Tu es ma grande douleur et mon bon plaisir.
Mon cœur me lâche à suivre un tel régime.
De cet étrange amour excessif, je vais mourir.

Amour oublié

Il n’y a pas lieu de se réjouir
Lorsque les démons sont lâchés.
Nous les entendons au loin rugir.
Il est temps de nous dresser et aimer.

Réveillons Cupidon qui dort et rêve
Pour que de ses flèches, il tue la haine
Ravive nos cœurs , suscite la sève
De l’amour oublié et brise nos chaînes.

Amour vagabond

Là bas derrière l’horizon, là où tu respires,
Où ton cœur palpite comme un sanglot
Langoureux de larmes d’or pleurant à flot.
Âme errante, ne me fait plus languir.

 

Tes longs cheveux hantent mon corps.
Tels des amarres de soie, je m’y pend
Afin de ne pas sombrer dans l’océan
De mes rêves livrées à leur morne sort.

 

Je vais là où mes pas m’entraînent
Sur ce sentier fleuri à travers bois.
Avec pour pensée, l’écho de ta voix,
L’exquise caresse de ton sourire amène.

 

Où es tu, ma chère amie, dans ce monde
Incertain peuplé de diables et de bêtes,
Prédateurs d’anges et d’âmes en quête ? 
Ressens tu la moindre émotion vagabonde ?

 

Dans les vapeurs suaves du petit matin
Ta frêle présence, comme un bel oiseau
Aux plumes d’argent plane en un halo
Évanescent et berce mon cœur serein.

 

Bel amour, je te porte sur mon dos, courbé
Pour avoir tant vécu des joies et des peines.
Tu as semé d’un baiser ardent la petite graine
Dans mon cœur pour que naisse la rouge azalée,

 

Fleur d’amour et de lien aux pétales soyeuses.
Devrait je le couvrir d’airain pour ne pas périr ?
Peut on ne vivre que d’eau fraîche et de souvenir ?
Ton regard et ton sourire comme images pieuses ?

 

La nature me sourit, me parle, m'avive et m’apaise.
L,es pic-vert pianotent, les mésanges pirouettent, ,
Les papillons égayent l’air, les grillons dissertent,
Les herbes frétillent tandis que bruissent les mélèzes.

 

Tu es loin, mon amour, restent proches mes amis verts.
Ils chantent avec le vent. N’est ce pas la pleine volupté?
Tu es en toute chose et en tout être de cette verte forêt .
Le bonheur d’aimer, tous unis à l’insondable Univers.