Un folle pensée erre dans mon esprit
Je me souviens d’un temps incertain
Où nous marchions gaiement en amis
Tous deux, fiers, main dans la main.
Que disions nous déjà en ces moments
Nous refaisions le monde à notre image
Beau et heureux. On s’inventait un roman
Peut-être aussi un idyllique voyage
Nous étions jeune, intrépide, joyeux
la nature était notre savoureux palais
Tout nous paraissait merveilleux
Nous vivions jour et nuit un conte de fée
Ainsi allait la vie, sans reproche
Sans peur, sans pleur et sans heurt
Inventant des lunes que l’on décroche
Rien ne pouvait gâter notre bonne humeur
Puis vinrent les jours cruels de désaccord
Un accroc, une lézarde, une éraflure
Vinrent les nuits où le silence n’est plus d’or
Nos yeux se délient, nos coeurs se fracturent.
Tel un navire perdue dans un vaste océan
Surfant sur les menaçantes vagues
Cherchant son cap égaré, sous les vents
Déments, sur ces maudites eaux, il divague
Nous voilà ivre d’illusion et de croyance béate.
Certains n’auront qu’un but, celui du port.
Où se poser, s’assoupir dans une riche ouate.
D’autres, intrépides, espérant un meilleur sort.
Te souviens tu de ce temps lointain et heureux
Était ce un rêve ou une incertaine réalité ?
Nous vivions gaiement les yeux dans les yeux
Nous voguions insouciant en toute liberté.
Aujourd’hui, avions nous atteint notre Graal ?
Épris de vie, de lumière et d’éternelle légèreté.
Il nous suffit de voir, d’écouter le souffle vital
De le respirer, pour qu’éclosent bonté et beauté.
Tel est notre destin, celui d’aimer sans pareil
Nos proches et l’étranger qui parfois a faim
Nos amis les bêtes, notre terre et le soleil
Cette voie pleine d’embûches mène au divin.