Je me sentis ivre d’une grande vaine lassitude
Lorsque je levai les yeux vers le lointain ciel
Insensible, si pâle, si incertain que ma solitude
Enfanta en pleurs, d’illusoires sentiments véniels,
Reflet de furieux tourments sur l’amer miroir,
De mes rêves écervelés et de ma mélancolie.
Que ne suis je pas candide pour encore boire
A cette eau pure et précieuse, l’élixir de vie.
J’ai entendu les tristes mots qui s’enchaînent
Dans les mornes rues et dans les fols esprits,
Dont certains attisent le meurtre et la haine.
La rumeur niaise devient vérité à tout prix.
L’opinion émise apparaît comme certitude.
La sentence et le mépris occupent l’espace.
La pensée brève vient d’une triste habitude.
Chacun défend véhément et violent sa paroisse.
J’entends son rire aimant pareil à un éclair
De foudre cuivrée, éclairant le marasme,
D’une douceur chaude, caresse de lumière.
Il emballe mon cœur de trépidants spasmes.
Il suffit d’aimer pour que le malheur s’efface.
Pour vivre avec les anges, blottis sous leurs ailes.
Qu’importe le monde s’il montre sa laide face.
Mon bonheur est de plonger dans ses yeux de miel.
Il m’a suffit de son beau regard tendre pour croire
A la vie, à la grâce, à l’amour, à la beauté, à la bonté.
Avec elle, le jour je vis puis, je meurs un peu le soir
Elle est de cet étrange monde sans y être tout à fait