Monsieur H. habite Noisy-le-Grand dans le 93. Il est proche de la gare. Sa maison n'a presque pas de murs. Sa porte est toujours ouverte. Monsieur H. nous reçoit toujours assis. Il un peu de mal à marcher. Il y a un an, il s'est cassé le pied. Je ne peux pas dire son âge. Je ne sais pas s'il a encore des cheveux ou s'ils sont bruns, blond, châtains, roux ou blancs. Il porte toujours un bonnet péruvien. Je ne sais pas s'il est gros ou maigre, il est toujours emmitouflé dans des pulls épais enfilés les uns sur les autres sur plusieurs couches. Il faut dire qu'il ne fait pas très chaud chez lui. Lorsqu'il fait froid dehors, il fait froid chez lui. Il ne fait pas souvent le ménage. Autour de lui beaucoup de bardas s'amoncellent. Parfois même des immondices. Il n'a pas le moral. Il parle avec difficultés. Je ne comprend pas toujours ce qu'il dit. Je ne sais pas d'où il vient et comment a été sa vie. Je ne sais pas s'il vit encore. Ou alors comme une bête... Le toit de sa maison est un pont. Le sol de sa maison est un trottoir. La porte de sa maison, ouverte aux courants d'air, est la rue.
C'est ainsi que des hommes (sur)vivent…